Irasshaimase, Bienvenue, Huan ying dans mon monde.

vendredi 16 février 2018

The greatest showman

Pourquoi aller voir ce film ?

  • Il y a Hugh Jackman. Je sais c'est un argument qui n'a pas énormément de poids pour certains mais pour moi c'est un argument de choc.
  • Il y a une bande son qui déchire et des chorégraphies vitaminées. 
  • C'est l'histoire d'une cirque dans son expression originelle, bizarre, intrigant, flippant, mais on ne peut pas s'empêcher de pousser la porte du Barnum Circus. Comme pour se rassurer sur notre normalité, sur notre place dans le monde. 
  • C'est une quête de soi. Le personnage principal n'a qu'un but éblouir et prouver qu'il a réussi mais à quel prix ? D'autres se demandent si la réussite et la dignité se jugent au prestige et au succès ? Faut il renoncer à soi pour entrer dans le moule ? Faut il renoncer à ses rêves ?
  • C'est une histoire de normes et surtout de gens hors normes. Ils sont grand, petit, albinos, voltigeurs noirs, poilus, célèbre ou non ... mais ce sont avant tout des artistes qui vibrent sur cette piste aux étoiles. 
C'est une furieuse envie de se lever dans la salle et de danser, danser comme jamais, comme si la transe nous gagnait, comme si d'un seul coup quelque chose de primaire se réveillait au très fond de nous. 
C'est un spectacle, vous allez rire, vous allez pleurer et surtout vous allez aimer. 

Film comédie musicale dans la même veine que moulin rouge. 







Je suis une douillette affective ...

Mais en vrai ça veut dire quoi ?

J'ai l'impression de ne pas être armée pour vivre dans notre monde, comme si je n'étais pas née dans le bon espace temps. J'ai pris conscience de ce trait de caractère, un peu à mes dépends, je ne supporte pas les conflits, les discussions animées qui finissent en eau de boudin me font monter les larmes, j'ai mes sentiments à fleur de peau...
J'ai passé une bonne partie de ces dernières années à chercher à devenir plus forte, à m'endurcir et de ce fait à changer ma nature profonde. Cette même nature profonde que je ne peux pas changer mais que je dois apprivoiser.
Même si je suis un peu plus vulnérable, je peux vivre aussi bien que n’importe qui, je ne suis pas malade, je souffre pas d'un trouble psychologique, j'ai juste une nature plus affutée. 

Je suis une éponge, votre stress, vos problèmes, vos émotions s'agrègent aux miennes et d'un petit caillou génant dans votre chaussure, je me retrouve face à mon Everest. 

Ce que vous dégagez sans vous en rendre compte, je le prends de plein fouet. Lorsque vous avez des peines, des douleurs, des journées stressantes ... que vous ne le dites pas par choix, pour ne pas embêter les autres ou de ne pas nous attrister, et bien je le ressent et tout ces sentiments deviennent partie intégrante des miens, durant le temps où je suis à vos côtés. Ils se déversent dans mon petit coeur d'éponge. Il en va de même pour vos joies, vos bonheurs, je les perçoit et les ressent de manière vive. Ce qui vous révolte, me révolte et cette révolte des fois me fait souffrir car je me sens impuissante et faible.

Je suis une personne avec une armure ... j'ai bâti autour de moi, une limite qui ne peut être franchi, que lorsque vous trouvez la petite porte dérobée. Quand vous avez la clé, c'est tout mon monde qui s'offre à vous. C'est là que je deviens le clown, l'amie, la créatrice, la photographe amateur, l'épouse, l'enfant. Cette armure maladroite et fragile, est supposée me protéger. Elle prend du coup le masque de la distance, de la colère et des fois de l'exubérance. 

Je base mon existence sur des relations de qualité, un réseau d'amis sûrs qui est ma seconde famille. Je sors régulièrement, je rencontre des gens et ça me rend tout à fait heureuse.

On dit des gens comme moi que leur atout, c'est d'être facile à aimer.  Les autres s’attachent à nous, notre entourage apprécie notre qualité d’écoute, notre faculté à nous mettre à la place d’autrui.

Toutefois, je dois m'entraîner à être moins sensible aux disputes et aux désaccords. Une prise de bec n’est jamais fatale, surtout si l’autre est une personne qui m'apprécie réellement. Il faut parfois se frotter au réel et faire des étincelles pour apaiser une situation.

A l'heure d'aujourd'hui il faut continuer à s'intéresser aux autres, ils ont beaucoup à offrir, mais il faut garder à l'esprit que se préoccuper plus des autres que de soi ne nous fait pas forcément du bien. 
Je ne suis pas moins importante que mes proches, j'ai le droit d'exprimer mes besoins et mes désirs. 

J'ai le droit de vivre MA vie, une vie qui me ressemble, une vie où je suis à l'écoute de moi-même aussi. Il me faut  trouver un équilibre !!

Dans la revue Respire parue le 17 janvier, il y a un très bon article sur les hyper sensibles.

Lanceur d'alerte quand internet n'existait pas ...

Avec Darling, nous sommes allés voir Pentagon Papers de Steven Spielberg.

Le film revient sur le scandale de la guerre au Vietnam et comment il a éclaté sous l'administration Nixon. On suit le parcours de Katharine"Kay" Graham à la tête du Washington post et des journalistes qui contre l'avis des avocats vont, à l'aube de leur entrée en bourse, choisir d'exercer leur liberté d'expression.

Le rôle de Kay est mené par Meryl Streep, elle semble très timorée par rapport à la vraie Katharine Graham, mais c'est peu être là un choix scénaristique. Un choix qui montre combien il était compliqué d'être une femme à la tête d'une entreprise familiale, combien il est difficile de faire le bon choix. On est à une époque où politiques et journalistes dînent dans les même soirée mondaine, où les uns côtoient les présidents et les autres les délégués à la défense ... mais quand vient le moment de ce choix certains sans complaisance, publie et font éclater la vérité. 

Ce film résonne un peu . Les journaux sont encore aujourd'hui chargés de raconter des faits que les gouvernements cherchent à cacher sous les tapis. Mais on a aussi l'impression que les vrais journalistes se font rares, et qu'on ne laisse plus aux lecteurs le droit d'exercer son sens critique. J'ai l'impression que c'est internet qui a prit le relais des journaux. Que désormais il est le terreau des grandes batailles de notre temps. 

Pour le côté émancipation féminine, on repassera, comme dit plus haut je trouve la Katharine Graham d'Hollywood très tiède, elle avait l'air d'être une femme beaucoup plus forte. Pour ce qui est du journalisme, je trouve que le film rappelle qu'il est difficile d'exercer ce métier. Que la transparence peut couter cher, mais aussi combien elle est nécessaire. La démocratie, le pouvoir au peuple, c'est peut être à cette notion de base qu'il faut revenir ? 

Certaines critiques du film sont assez virulentes, rappelons que c'est Hollywood et ses préjugés, que c'est du cinéma et pour le coup le film n'est pas estampillé cinéma engagé. Bien que tiède voir insipide pour certain, il rappelle un fait passé et peut amener le cinéphile à aller plus loin si il le souhaite. La réflexion peut se mener en dehors des salles obscures. 



Bonne toile à vous.

Haruko