Irasshaimase, Bienvenue, Huan ying dans mon monde.

mardi 4 septembre 2012

un univers de papier: Une chanson douce ...

La grammaire est une chanson douce d'Erik Orsenna.






Les mots ont souvent étaient sources de maux, mais sous la plume de M.Orsenna, ils se jouent de tout pour devenir plaisir, aventure, douceur et musique.

La grammaire n'est pas toujours une tasse de thé, avec ce petit livre, elle devient un jeu. Il est exquis de marier les mots entre eux, de créer une partition agréable à lire, à écouter et à jouer.

Ce roman devrait être lu dans les écoles, dans les collèges, les lycées et même les universités. Il nous rabibocherait avec le français. Les mots ne sont pas nos ennemis, ils sont pleins de saveur mais ceux qui nous les enseignent n'ont pas toujours l'amour du bon mot et comme le dictateur "Nécrole", ils assèchent et aseptisent les mots. Perdu la magie, perdu la folie ...
C'est en lisant ces lignes que je me suis rendue à l'évidence, ils ne sont pas fous les gens qui lisent le dictionnaire, oh non ils rendent la vie aux milliers de mots que je n'utilise plus ou pas, faute d'avoir voulu les connaitre. Le vocabulaire si riche se perd et se meurt.

"Les mots dormaient.
Ils s'étaient posés sur les branches des arbres et ne  bougeaient plus.Nous marchions doucement sur le sable pour ne pas les réveiller. [...] Nous approchions d'un bâtiment qu'éclairait mal une croix rouge tremblotante. 

- Voici l’hôpital, murmura Monsieur Henri. Je frissonnai. L'hôpital ? Un hôpital pour les mots ? Je n'arrivais pas à y croire. La honte m'envahit. Quelque chose me disait que, les souffrances nous en étions, nous les humains, responsables. Vous savez, comme des Indiens d'Amérique morts de maladies apportées par les conquérants européens. [...] Malgré nos précautions, nos semelles couinaient sur le sol. Comme en réponse, un bruit très faible se fit entendre. Par deux fois. Un gémissement très doux. Il passait sous l'une des portes, telle une lettre que l'on glisse discrètement, pour ne pas déranger.
Monsieur Henri me jeta un bref regard et décida d'entrer.
Elle était là, immobile sur son lit, la petite phrase la plus connue, trop connue:

je
t'
aime.

Trois mots maigres et pâles, si pâles. Les sept lettres ressortaient à peine sur la blancheur des draps. Trois mots reliés chacun par un tuyau de plastique à un bocal plein de liquide. 
Il me sembla qu'elle nous souriait, la petite phrase. [...] 

-Pauvre Je t'aime. Parviendront-ils à la sauver? 
Monsieur Henri était aussi bouleversé que moi. Des larmes me venaient dans la gorge. Elles n'arrivaient pas à monter jusqu'à mes yeux. Nous portons en nous des larmes trop lourdes. Celle-là nous ne pourrons jamais les pleurer. "

Les mots sont précieux et en les employant trop, mal et sans précautions, ils s'usent et certains se meurent. Il faut les chérir comme un trésor.



Bonne lecture à tous !!

Haruko

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire